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La Belle Liégeoise (2016)

Passerelle La Belle Liégeoise Liège Quanah Zimmerman

La nouvelle passerelle[1.La nouvelle passerelle, Wikipedia] qui relie les Guillemins au parc de la Boverie s’appellera donc « La Belle Liégeoise », en référence au surnom d’Anne-Josèphe Theroigne de Méricourt[2. Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, Wikipedia], née en Principauté de Liège et devenue une figure emblématique de la révolution française. Au point, dit-on, d’inspirer Delacroix pour sa toile « La Liberté guidant le peuple ».

Héroïne déchue, ni ses moeurs « trop légères » ni ses internements successifs ne lui seront pardonnés. Pas même après plus de deux siècles. Du coup, on évite d’utiliser son nom pour la passerelle. L’hommage reste donc discret. Et vaguement pudibond, aussi.

Le conseil communal de Liège a approuvé, après de vives discussions[3.La nouvelle passerelle: appelez-la « La Belle Liégeoise », RTBF], cette proposition à l’issue d’un vote le 25 avril 2016. Comme le souligne le journaliste Michel Gretry (RTBF)[4. Idem.] : “Un choix par défaut, faute de mieux, qui, dans les couloirs de l’hôtel de ville n’a finalement semblé satisfaire personne.”

Réalisée par le Bureau Greisch et l’Atelier Corajoud, La Belle Liégeoise, sera inaugurée le 2 mai 2016[5.La nouvelle passerelle sur la Meuse à Liège a désormais un nom: le voici !, La Meuse] après deux ans de construction.

Le Pont Kennedy (1960)

Inauguré en 1960, ce pont en poutre-caisson d’une longueur de 120 mètres est l’oeuvre de l’architecte moderniste liégeois Georges Dedoyard.

Le projet d’un pont à cet emplacement remonte au début du dix-neuvième siècle. A cette époque, les biefs de la Meuse sont devenus de véritables égouts à ciel ouvert [1.WARZÉE Claude, La rue Pont d’Île, Histoires de Liège, consulté le 12 avril 2016] et finissent par être voûtés puis comblés. C’est notamment le cas pour le bief Saint-Jean qui devient la rue de l’Université.

1837. Un premier pont est construit afin de relier la rue de l’Université à la rive droite de la Meuse. Mais quelques mois à peine après son inauguration, une des arches du pont s’effondre. Un nouveau pont est reconstruit entre 1841 et 1843. Ce sera le Pont de la Boverie, également appelé Pont Neuf.[1.WARZÉE Claude, Le pont Kennedy et le quartier Chiroux-Croisiers, Histoires de Liège, consulté le 12 avril 2016]

1963, le Pont de la Boverie devient le Pont Kennedy

Le Pont de la Boverie est épargné par la première Guerre Mondiale mais est dynamité dès l’entame du second conflit mondial. Au sortir de la guerre, un pont métallique temporaire est installé et reste en place plus d’une décennie. Il n’est remplacé qu’en 1960 par le nouveau Pont de la Boverie dont les travaux débutent en 1958. Il est inauguré en 1960 et, dès 1963, rebaptisé Pont Kennedy.

A cette époque, Dedoyard vient de terminer le pont Albert 1er, inauguré en 1957. Elève de Joseph Moutschen, l’architecte liégeois est également le concepteur des Bains et Thermes de la Sauvenière, construits en 1942 et classés en 2004 [2.Bains et Thermes classés à la Sauvenière, La Libre Belgique, 2004, consulté le 12 avril 2016], ou encore du Pont des Arches en 1947. Dans les années soixante, il dessine les plans de la Tour des Finances, récemment détruite au profit de la Tour Paradis. Certains dénonceront d’ailleurs la démolition de cette tour qui « témoigne […] d’un intérêt patrimonial et architectural certain[3. Tour des finances : un mauvais signal, Urbagora, consulté le 12 avril 2016]. »

Sur la rive gauche, le complexe des Chiroux, avec la Résidence Kennedy (1970), oeuvre de Jean Poskin et Henri Bonhomme. Ce duo d’architectes belges, contemporains de Dedoyard, ont signé les plans des premiers gratte-ciel liégeois, dont la Tour Simenon (1963) et la Cité administrative (1967). La Résidence Kennedy est actuellement le troisième immeuble le plus haut de la ville.