Snapchat, un truc pour les ados ?

Snapchat. J’avais installé l’application depuis quelques temps déjà. Ouverte puis refermée aussitôt, sans vraiment chercher à en comprendre le fonctionnement. Je trouvais l’interface peu intuitive mais surtout, je n’y voyais pas d’intérêt. Un truc pour ados — perception d’ailleurs souvent amplifiée par les médias1.

Né à la charnière entre les générations X et Y, je me suis pourtant toujours considéré davantage digital native que migrant numérique1. Mais j’ai un instant craint que Snapchat soit la première application à me faire vivre de plein fouet le generation gap.

Snapchat. Un réseau social immensément populaire auquel je ne comprenais rien. J’avais pourtant entendu – et réentendu – Gary Vaynerchuk en faire l’apologie sans relâche. Et j’avais pourtant installé l’application très tôt. Trop tôt sans doute, n’y trouvant ni contacts ni exemples stimulants qui m’auraient peut-être permis d’entrevoir de nouveaux usages réellement innovants. À défaut de l’être moi-même, innovant.

Les ados sont souvent plus rapides à s’approprier un média émergent, atteignant le seuil critique d’utilisateurs bien avant leurs aînés. Cette rapidité est d’ailleurs peut-être moins liée à une réelle prédisposition technologique qu’à l’empressement de coloniser un espace encore vierge, inexploré par les adultes moins agiles. Terra incognita. 

Le moins qu’on puisse dire, c’était que j’étais loin d’avoir été un early adopter sur ce coup.

Quanah Zimmerman SnapchatMes préjugés se révélaient plus tenaces que je ne les aurais initialement imaginés et – péremptoire –, j’avais mis l’application au rebut avant même de l’avoir réellement essayé.

C’était perdre de vue qu’un média n’est pas intrinsèquement destiné à une classe d’âge spécifique, la distinction entre génération ne se marquant que par des différences d’usages.

Du coup, ce weekend, je me suis forcé à ouvrir Snapchat et j’ai plongé les mains dans le cambouis. C’est alors que m’est apparu clairement l’incroyable potentiel de cette machine à raconter des histoires.

 

Head of Communications at the University of Liège. Photography & graphic design. Slow coffee enthusiast. Dad.